biographie de Georges Aperghis

Georges Aperghis, compositeur

Georges Aperghis est né à Athènes en 1945. Il vit et écrit à Paris depuis 1963.

Son œuvre se distingue notamment par un questionnement sur les langages et le sens. Ses compositions, qu’elles soient instrumentales, vocales ou théâtrales, explorent les frontières de l’intelligible, il aime créer de « fausses pistes » qui lui permettent de captiver l’auditeur (des histoires naissent mais sont contredites ou stoppées nettes).

L’œuvre d’Aperghis ne peut formellement se rattacher à aucune des esthétiques musicales dominantes de la création musicale contemporaine. Elle s’inscrit dans son siècle par un dialogue avec d’autres formes d’art et par une ouverture radicale à l’autre. Cette altérité se conjugue avec innovation lorsqu’il intègre à ses spectacles des machines, des automates ou des robots.

Compositeur extrêmement prolixe, Georges Aperghis est l’auteur d’une centaine d’ouvrages qui prennent essentiellement trois formes. Les pièces de théâtre musical sollicitent des comédiens autant que des musiciens et nous font pénétrer un monde poétique et absurde. Les pièces pour solistes ou petits ensembles sont souvent techniques et virtuoses, avec un caractère rythmique très marqué. Enfin, dans ses opéras, Georges Aperghis synthétise toutes ses recherches autour d’un livret qui agit comme un élément moteur fédérateur.

Commandé par la Philharmonie de Cologne, Georges Aperghis compose Le Petit Chaperon rouge à la suite du séjour du compositeur au Conservatoire de Strasbourg où il était en résidence de 1997 à 1998. Elle illustre bien la relation musicale qu’il a nouée avec ses musiciens. Les six interprètes jouent de leurs instruments, de leurs voix, de leurs corps, passant sans cesse d’un rôle à l’autre. Georges Aperghis se montre fidèle à la plus ancienne version écrite du conte, c’est-à-dire celle de Charles Perrault de 1697 : ni chasseur ni happy end, contrairement à la version, plus tardive, de Jacob et Wilhelm Grimm. Le Chaperon rouge et la Grand-mère finissent leurs jours dans le ventre du Loup, avec pour oraison funèbre une moralité bien dans l’esprit de la fin du XVIIe siècle, invitant les jeunes filles à se méfier des loups de toutes sortes.