Ressources - Cendrillon
Présentation
Créé en 1904, Cendrillon est le dernier opéra de Pauline Viardot, œuvre emblématique des « opéras de salon », écrite pour sept chanteurs accompagnés au piano. Pour cette nouvelle production, la co[opéra]tive a invité le compositeur Jérémie Arcache à en écrire une adaptation pour un effectif de chambre : quatre instrumentistes présents sur le plateau, au plus près de l’action, conservant les lignes de la partition originale tout en lui donnant de nouvelles couleurs.
Le dossier pédagogique
Retrouvez le dossier pédagogique de Cendrillon avec, au sommaire :
- Cendrillon, éternelle source d'inspirations
Les caractéristiques du conte appliquées à Cendrillon
De Duan Shengsi à David Lescot en passant par Pauline Viardot : 345 versions !
Cendrillon, conte intemporel
- Un siècle, une femme, une oeuvre
Pauline Viardot, femme du XIXe siècle
Pianiste puis chanteuse, Pauline Viardot une diva sans égal
La composition, un outil pour transmettre et… pour s’amuser
- Un nouveau souffle pour la Cendrillon de Pauline Viardot
Un spectacle total pour une « nouvelle » Cendrillon
Scénographie et costumes : entre féérie et réalité sociale
Des musicien·nes parties prenantes du spectacle
Une musique peut en cacher une autre
L’arrangeur, activateur de nostalgie
- Annexes
Distribution
La co[opéra]tive
Biographies
Deux versions célèbres de Cendrillon : Charles Perrault et les frères Grimm
Bibliographie - sitographie
La place des femmes dans la composition
D’abord, posez-vous cette question : connaissez-vous des femmes compositrices ? Faites deux listes : une pour les compositrices et une pour les compositeurs. Je parie que vous aurez plus de mal avec l’une d’elles. Mais je ne vous dis pas laquelle, pour garder un peu de suspense.
Où sont les femmes ?
Bach, Mozart, Beethoven, Chopin... La liste des grands noms de la composition est dominée par des hommes. Historiquement, les femmes ont souvent été exclues de cette pratique artistique. Pourtant, des compositrices existent depuis des siècles, mais la société ne leur a pas accordé la même reconnaissance que leurs homologues masculins.
Les femmes composent de la musique depuis aussi longtemps que la musique existe. Sappho est la première figure féminine associée à la composition musicale, bien qu'elle n'ait laissé aucune trace écrite. Vivant à Lesbos aux XIIe - XIe siècles avant J.-C., Sappho était une poétesse qui jouait d'un instrument à cordes entre la lyre et la harpe. Elle chantait des hymnes en l'honneur d'Aphrodite.
Déjà dans l'Antiquité, les femmes artistes étaient confrontées à des stéréotypes et préjugés. Elles étaient souvent perçues comme des courtisanes ou des prostituées dont le seul but était de divertir les hommes lors de soirées festives. Cette vision caricaturale a contribué à décrédibiliser les musiciennes.
Ces femmes compositrices ont depuis traversé les siècles et ont été présentes à toutes les périodes de l’histoire. Cependant, elles n’ont jamais été reconnues à égalité avec les hommes. Leur travail se faisait souvent dans des espaces confinés, comme la maison ou les institutions religieuses. Les femmes de manière générale n’avaient pas leur place dans l’espace publique. Il leur était souvent étroitement fermé. Même lorsqu'elles parvenaient à quitter la sphère privée, elles étaient dévalorisées. Les hommes ont longtemps monopolisé l'enseignement musical lié à la composition, qualifiant les œuvres des femmes "d'œuvres de dames" sans valeur. Ainsi, peu de femmes ont vu leur musique jouée et ont rencontré le succès de leur vivant.
Cette invisibilisation s’aggrave après leur mort. Le nom des femmes compositrices est passé aux oubliettes. Aujourd’hui, beaucoup sont connue simplement en tant que “la sœur de” ou “la femme de” sans considération pour leur travail. Dans une histoire écrite par les hommes, pour les hommes, les femmes n’ont que peu de place. En conséquence, il existe d’importantes lacunes dans l’enseignement artistique et les femmes rencontrent toujours des difficultés pour se faire une place dans le milieu de la musique.
Malgré ces obstacles, un travail important de redécouverte est en cours, et il est aussi laborieux que bénéfique. Il implique la retranscription de partitions qui n'ont jamais été jouées et le déchiffrage de manuscrits anciens. Un recensement exhaustif est nécessaire pour explorer l'histoire musicale dans toute sa diversité.

Clara Schumann, Clara Wieck de son nom de naissance, est née en 1819 à Leipzig en Allemagne. Fille du grand pianiste Friedrich Wieck et de Mariane Bargiel, elle aussi pianiste, Clara Schumann découvre la musique dès son plus jeune âge.
Alors qu'elle n'a que 5 ans, ses parents divorcent. À partir de là, Clara vit seule avec son père, une figure autoritaire. Il lui enseigne le piano et le solfège, si bien qu'elle donne des concerts et compose alors qu'elle n'a que 9 ans. Sa langue maternelle n’est pas l’allemand mais bien la musique.
De concert en concert, elle se construit une grande réputation en tant que pianiste en Europe. Elle est admirée par les compositeurs de son époque ; sa route croisera notamment celle de Mendelssohn, Liszt, Chopin, Paganini…
À côté de sa vie d’artiste, Clara Schumann a une vie sentimentale plutôt agitée. Elle n'a que 9 ans lorsqu'elle fait la rencontre de son futur mari, Robert Schumann (1810-1856). Ce dernier, de 10 ans son aîné, va devenir l'élève de son père et les deux se fréquentent tout au long de l'adolescence de Clara. Cette amitié finit par se transformer en amour. Robert Schumann fait sa demande en mariage lorsque Clara a 18 ans. Pour autant, un grand obstacle se dresse face au couple, le refus du père de Clara. Ce conflit familial prend des proportions incroyables et l'histoire se finit devant la justice. Finalement, à l'issue d'un an de procès Clara épouse Robert, à l'âge de 21 ans, laissant des traces indélébiles sur la relation père-fille.
Tout comme les prémisses de ce mariage, la vie de couple n'est pas aisée.Compositrice, musicienne, épouse et mère, Clara Schumann a souvent sacrifié sa carrière de musicienne pour s'occuper de ses huit enfants et de son époux. Robert Schumann avait une santé mentale fragile. Ses nombreuses angoisses pèsent sur Clara et elle lui dédie une grande partie de son temps. Cette spirale négative progresse au fil des années. En 1854, Robert tente de se suicider et en 1856 il décède après avoir été interné.
Même après la mort de son mari, Clara ne se remet pas vraiment à la composition. Sa vie de compositrice est donc bien derrière elle, mais pas celle de pianiste. Elle continue les tournées en Europe où elle joue les œuvres de son défunt mari. Elle décède finalement en 1896.
Grande artiste, c'était pourtant son mari qui était considéré comme le génie. Beaucoup disent que si elle avait consacré tout son temps à la composition elle aurait été encore plus loin, cela alors même que certaines de ces compositions sont aujourd'hui considérées comme des chefs d'œuvre.
- Clara Schumann : Romance en la mineur (Marie Vermeulin)

Louise Farrenc est née à Paris en 1804, elle estlafille du sculpteur Jacques-Edmé Dumont et de Marie Elizabeth Louise Courton.
Dès le plus jeune âge, elle reçoit une éducation musicale approfondie avec des cours de piano, d’harmonie et de composition. Des études qu’elle poursuit auprès de figures importantes de l’époque. Parmi ses professeurs figure notamment Antoine Reicha, compositeur, théoricien et professeur de musique.
Elle interrompt pour un temps ses études quand elle se marie en 1821 avec le flûtiste, compositeur et éditeur de musique Aristide Farrenc (1794-1865). Avec, elle aura une fille, Victorine, qui sera une excellente pianiste mais elle meurt prématurément en 1858 à l'âge de 32 ans.
Malgré son talent, Louise Farrenc peine à se faire une place dans le milieu musical, un milieu largement dominé par les hommes. En 1842, elle devient la première femme à être nommé professeur de piano au Conservatoire national de Paris, une belle reconnaissance pour sa musique et son talent.
Entre 1841 et 1847, elle se consacre pleinement à la composition. Dans une époque où les femmes compositrices n'ont pas leur place, Louise Farrenc va marquer son temps en étant l'une des rares femmes, si ce n'est la seule à composer des symphonies. Louise Farrenc aime mêler différentes familles d'instruments dans sa musique, si bien que composer des symphonies devient une évidence pour elle. Sa maîtrise des œuvres instrumentales s'étend par la composition de nonnettes ou encore sextuors.
Malgré tout, son talent ne lui suffira pas pour faire jouer sa musique. Déjà de son vivant, elle peine à se faire une place. Même si Louise Farrenc était professeur au conservatoire, même si Louise Farrenc composait des symphonies d'anthologie, même si elle était applaudie et reconnue… Les mêmes si s'enchainent et même si c'était une grande artiste, son nom a été oublié de l'histoire de la musique classique.
Ces dernières décennies, Louise Farrenc est redécouverte. Sa musique se retrouve plébiscitée et les artistes d'aujourd'hui s'en saisissent. Une manière de donner de la lumière à une compositrice injustement oubliée.
- Louise Farrenc : Symphonie n°3 en sol mineur op. 36 par l'Orchestre philharmonique de Radio France
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Certaines ressources sont déjà disponibles sur notre site internet. Vous pouvez les retrouver sur la page du spectacle Cendrillon : teaser, photographies, distribution.
D'autres ressources peuvent vous être communiquées si vous le souhaitez, comme le dossier de présentation.
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